La nouvelle réforme de l’hydraulique rurale modifie en profondeur la gouvernance de l’eau, puisque les précédents acteurs sur lesquels reposait la gestion - les Asufor/Asurep et les comités de gestion – se voient démis de leur rôle d’organisateurs des services dans leur localité. Le nouveau cadre institutionnel s’appuie principalement sur deux piliers : l’Office des forages ruraux (Ofor), en tant qu’institution étatique responsable du service, et des entreprises privées, chargées de la production et de la distribution de l’eau sur de vastes périmètres. Le choix de la recentralisation des décisions sur la gestion de l’eau et le manque de clarification quant à la participation des usagers risquent non seulement de rompre le lien entre ces derniers et les acteurs du service, mais entrent également en contradiction avec les tendances et réflexions actuelles sur les « communs », qui accordent une place de plus en plus importante à la société civile dans la gouvernance des services publics.
Ce nouveau cadre institutionnel, encore en cours d’élaboration, appelle donc à interroger les dispositifs permettant d’assurer les principes de redevabilité et de faire le lien entre les usagers et les gestionnaires. C’est dans ce contexte que le Gret, l’université Gaston Berger (UGB), l’Agence régionale de développement (ARD) de Saint-Louis et la Fédération des usagers des réseaux d’eau de Saint-Louis ont souhaité mener des études, dans le cadre du projet Sense (Suivre ensemble les services d’eau potable du Nord) financé par l’ordonnateur du Fonds européen de développement au Sénégal.
Ce document présente la synthèse des études 2 et 3, ainsi qu’un aperçu des propositions en matière de dispositifs de représentation des usagers et de cadres de dialogue sectoriels.
Cahier-projet_Projet-Sense-Senegal_compressed_1.pdf