La Mauritanie est un territoire de transition entre le Maghreb et l’Afrique Noire, qui historiquement a été parcouru par les caravanes sahariennes et dont le Sud a hérité des empires du Ghana et du Fouta. La Mauritanie est un vaste pays riche en paysages avec deux parcs naturels en bordure d’océan, de grands espaces désertiques au Nord et au Sud, une faune et une flore sahélienne importante (baobabs, singes, oiseaux,…) autour du fleuve Sénégal. Ceci en fait un pays attirant pour les touristes mais les infrastructures d’accueil restent à développer. C’est un pays plein de ressources. Les principales activités économiques sont la pêche (sur la côte) et les minerais ; dans le Sud, l’agriculture et le pastoralisme. La Mauritanie est aussi riche au niveau humain avec des populations diverses et des traditions spécifiques promues dans le cadre de festivals culturels. Pour s’adapter aux conditions climatiques, la population est très mobile à l’intérieur du pays, en sous-région et à l’international. La diaspora du Guidimakha est ainsi une des plus organisée et influente pour le pays.
Les défis sont nombreux pour le développement local : la législation relative à la décentralisation est incomplète ; de nombreuses compétences ont été transférées aux communes sans leur en donner les moyens ni au niveau financier, ni au niveau humain ; les services techniques déconcentrés en charge de l’appui technique local sont eux aussi très faiblement dotés en personnel et en moyens de fonctionnement. Les communes doivent par conséquent être en capacité d’analyser leurs besoins et de chercher des partenaires extérieurs pour les accompagner sur des secteurs à enjeux important tels que l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement et la gestion des ressources naturelles, dans un contexte saharo-sahélien très impacté par le changement climatique. Les défis concernant la cohabitation des communautés et l’accès au foncier sont aussi majeurs.
Une des solutions qui émerge au niveau de ma région, le Guidimakha, consiste à gérer les ressources naturelles (foncier, eau, sol, etc..) à travers des regroupements de communes au sein d’intercommunalités. Le Karakoro est précurseur dans ce domaine et cette dynamique nous inspire au niveau du fleuve Sénégal pour initier aussi une intercommunalité.
La législation prévoit depuis 2014 la création de cadres de concertation locaux pour assurer la bonne gouvernance. Les services déconcentrés de l’Etat y sont représentés ainsi que des employés de la commune et des membres de la société civile, cependant aucun moyen n’est alloué pour les faire fonctionner.
La régionalisation votée après la suppression du Sénat en août 2017 est aussi un enjeu majeur pour le développement local qui entraîne déjà de nouveaux découpages administratifs.